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Fragments à la vanille (l'actualité culturelle selon Camille)
7 novembre 2015

"Mon Roi", le roi des films d'octobre

L'attente était grande autour de ce film : le nouveau long-métrage de Maïwenn, après le choc Polisse et avec la talentueuse Emmanuelle Bercot, plus connue pour son travail derrière que devant la caméra (présentation de la Tête Haute cette année en ouverture du festival de Cannes), dont le prix d'interprétation intrigue et attire donc beaucoup. Nul besoin de préciser que, le mercredi 21 octobre au soir, j'étais au MK2 pour enfin découvrir ce nouveau film mystérieux. 

Dès la première scène, dans un paysage montagnard pur d'une beauté stupéfiante, le spectateur comprend que ce film sera sur le fil, les personnages dansant au bord d'un dangereux précipice. La première scène, c'est la scène de la rupture, dans tous les sens du terme ; rupture des ligaments, rupture du "je-nous", rupture des illusions. Tonie (E. Bercot) se réveille d'un cauchemar, d'une histoire qui a pourtant commencé comme un rêve. 

Car c'est une histoire d'amour, magnifique et cruelle, que Maïwenn met en scène, sans fioriture. La réalisatrice est connue pour son talent à saisir sur le vif et cela crève encore l'écran : E. Bercot est rayonnante, dans sa précision qui dérape et V. Cassel fait preuve d'un charisme incroyable, qui rend son personnage terriblement séduisant et fascinant. L'humour n'est pas absent de ce film, mais il flirte souvent avec la folie d'un des protagonistes. C'est en fait une tragédie qui se joue, l'échec d'un grand amour quand l'un est un pervers narcissique qui manipule tout : ses amis, son épouse, son amour ... jusqu'au moment de trop. C'est de l'égoïsme poussé à l'extrême, qui fait mourir tout ce qui n'évolue pas dans son système.

D'où la terrible scène finale (qui laisse un souvenir amer). D'où l'incompréhension, la souffrance, la puissance de la désillusion, la folie de Tonie, qui doit se reconstuire et dont le séjour en maison de rééducation pour son genou se transforme en un parcours de reconstruction psychologique. Mais son aveuglement n'est jamais jugé. Le cinéma de Maîwenn a une qualité ultra-réaliste, qui sait toucher au plus juste, sans jamais imposer quoi que ce soit.

Mention spéciale à Louis Garrel qui est parfait dans son (trop) petit second rôle  (objectivité totale, je vous le promets). 

Les critiques n'ont pas toujours été tendres avec ce nouveau film de Maïwenn, et j'ai attendu sciemment un peu de temps avant d'écrire cet article. Pour laisser le temps au bouche-à-oreille de fonctionner et me permettre de mieux saisir ce qui ressortait du film. Et puis aussi car ce film est de ceux qui inquiètent, qui habitent encore un peu l'esprit du spectacteur bien après la fin de la projection. Et c'est tant mieux.

 

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Mon Roi, de Maïwenn, avec Emmanuelle Bercot, Vincent Cassel, Louis Garrel.  

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Fragments à la vanille (l'actualité culturelle selon Camille)
  • Je crois au pouvoir des mots et des images, qui dévoilent avec poésie nos fragilités, nos illusions. Je crois au pouvoir de l'art et à son humanité. Mes rimes vous invitent à une promenade dans ce monde culturel qui berce, réconforte, réveille et dévoile.
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